A l’ombre d’une jeune femme en fleur…
Jeudi 12 décembre 2024
La saxophoniste Jeanne Michard vient réchauffer la salle du Vésinet avec son « latin quintet ». Révélation de l’année aux victoires du Jazz 2023, Jeanne Michard nous présentera son 2ème album, Entre las Flores, parmi les fleurs, sorti en avril 2024.
Déjà son 1er album, Songes transatlantiques, avait retenu l’attention de la critique, avec son jazz rythmique et mélodique, issu de la tradition cubaine. Ce second opus est plus personnel, les influences s’élargissent jusqu’au swing et au hip-hop.
Après avoir débuté la musique à l’âge de sept ans, Jeanne Michard rentre au conservatoire du 9ème arrondissement de Paris à l’âge de 20 ans. Puis vient le temps des voyages et d’une féconde immersion dans la musique afro-américaine : six mois en Amérique latine, puis deux mois à Cuba fondent son style. Elle y poursuit sa formation à la découverte des musiques afro-cubaines, joue beaucoup dans des bœufs, dans les rues, prend des cours particuliers qui se transforment souvent en Jam session. Ses compositions sont tout autant des improvisations libres que des récits de voyage.
Pour Jeanne Michard, « faire du jazz aujourd’hui, c’est s’inscrire dans un héritage. Le jazz c’est d’abord une musique afro-américaine, il faut s’en souvenir ! ». D’où ses maîtres, vers lesquels elle revient toujours : Sonia Rawlins, Charlie Parker, tous ceux qui gravitent autour Charles Mingus. Mais aussi Duke Ellington et Thelonious Monk.
Ayant développé tardivement une culture jazz, elle a aussi mis du temps à « trouver son son » : rapidement, elle délaisse le saxophone alto pour le tenor, plus grave, plus dense. Mais les gabarits diffèrent : il faut « apprivoiser » l’instrument. Ce sont certes les mêmes doigtés mais pas les mêmes embouchures, l’alto est plus petit, plus véloce, le tenor n’a pas la même tonalité. Il faut donc transposer (de mib en sib). Jeanne Michard travaille d’oreille, modifie ses repères, s’habitue à la différence de son, quand bien même la note est la même. Cette réappropriation lui permet de forger sa musique, autonome, très personnelle, et dote le saxo tenor d’un timbre sonore, d’un son un peu vintage mais confiant, chantant et joyeux.
Pour Jeanne Michard, en jazz, jouer un morceau, « c’est un peu comme si c’était toujours une première fois ». Entre exigence et décontraction, la musique de Jeanne Michard illuminera votre hiver. Une soirée immanquable !
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